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13 mai 2010 4 13 /05 /mai /2010 19:49

 

Les questions de nos compatriotes suscitées par la situation politique actuelle du Gabon nous incitent à la réflexion sur le fonctionnement de notre système politique. En effet, beaucoup de compatriotes sont désarçonnés par notre culture politique. D’où les questions suivantes : A quoi ça sert de faire la politique aujourd’hui au Gabon ? Dans la confusion actuelle, que peut-on en tirer ? A qui faire confiance, dans la mesure où on ne sait plus qui est opposant ou qui ne l’est pas ? Pourquoi certains opposants acceptent-ils d’entrer au Gouvernement ? Ces questions expriment les dysfonctionnements et l’inadaptation du système politique à notre contexte. Il faut dire que ce système oppose continuellement des clivages politiques qui gravitent autour d’une majorité et d’une opposition. C’est comme si ces deux camps n’avaient rien en partage. Or, dans nos sociétés traditionnelles, il n’y avait pas de camps tranchés (opposition/majorité). Ainsi pouvait-on s’opposer à telle décision du groupe et partager le point de vue de celui-ci pour un autre dossier. Ce qui suppose une concertation permanente et une prise en compte des points de vue minoritaires. Autrement dit, notre société traditionnelle ne marginalisait personne. Nous savons qu’un mode de vie fondé sur la négation de l’autre est particulièrement grave, car il contribue à la désagrégation de notre communauté. Notre système politique actuel a accentué le manque de communication entre nos concitoyens. Or, toute société doit favoriser les rencontres directes entre ses membres, mais également s’ouvrir au monde afin de mettre un terme à toutes sortes de discrimination et à la généralisation de la violence. Sans condamner la liberté d’expression et d’opinion, il faut reconnaître que nos clivages politiques ne sont pas adaptés à notre contexte et freinent considérablement notre régénération. Que faire alors face au rejet du politique par le citoyen ? Quelle attitude adopter pour engager résolument notre pays vers le développement durable ? L’idéal, aujourd’hui, serait, pour nous, de favoriser la mise en place d’un gouvernement réunissant, toutes tendances confondues, les personnalités les plus aptes à diriger les affaires de l’Etat. Cela nécessite, pour nos hommes politiques, un nouveau type de comportements. Ainsi, nous devons nous débarrasser de notre suffisance, de notre arrogance, de la ruse et du mensonge. Nous devons accepter de tout remettre à plat pour un nouveau départ. Pour sortir du marasme actuel et reconquérir la confiance du peuple, il faut un consensus fort. La situation du moment exige à chacun de nous un sursaut patriotique. Aucun camp ne peut, quel que soit le génie de ses membres, relever tout seul les défis auxquels nous faisons face. L’étude des formes d’organisation politique des sociétés traditionnelles des pays du sud nous amène à conclure que l’Occident a beaucoup à apprendre d’elles. Nous devons être nous-mêmes des exemples plutôt que des imitateurs serviles des modèles étrangers. Qu’il s’agisse des sociétés précoloniales du Gabon, des Semang de Malaisie, des Fokon’olona du pays mérina (Madagascar) ou des indiens d’Amazonie, le consensus était leur mode de prise de décision. Leur consensus faisait que le résultat n’était pas seulement un groupe plus égalitaire mais aussi un groupe satisfait, dans lequel chaque membre avait une chance de se sentir important au sein du groupe.

                                                                       LE  GABONAIS

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