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13 mai 2010 4 13 /05 /mai /2010 13:25

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C’est le leader du RPG qui a introduit le concept du pardon dans le discours politique de notre pays depuis 1990. Nous revenons sur ce concept pour que nous prenions conscience de la nécessité de nous l’approprier. En effet, le terme « pardon » est employé pour évoquer la rémission d’une faute, d’une offense. L’offense crée un contentieux dont le règlement ne peut s’effectuer que par un don. Ainsi, pardonner à quelqu’un, c’est cesser d’entretenir à son égard de la rancune ou de l’hostilité à cause de ses fautes. L’existence d’un passif, d’une dette, et l’idée de s’en libérer, sont inhérentes au concept de pardon. Le pardon engage au moins deux personnes, l’offenseur et l’offensé, qui, se trouvant en disharmonie, ont une rupture partielle ou totale de leur relation. La paix intérieure de l’homme est tributaire de l’harmonie qu’il peut créer et maintenir en lui et autour de lui. En cela, le pardon est l’un des précieux outils recommandés à l’être humain pour atteindre sa Réalisation. L’offre et l’octroi du pardon supposent donc une offense, puis la volonté de pardonner. Plusieurs passages de la Bible et la plupart des recommandations bibliques témoignent de l’importance de cette loi du pardon. Ainsi au sens biblique, le pardon est l’annulation volontaire et charitable de la dette humaine, et le Christ en est l’Exemple. Il est en effet l’incarnation même du pardon. « Tes péchés te sont remis » est sa première phrase, et sa dernière est : « Père, pardonne-leur » (Luc 23,24). Il recommande de pardonner « soixante-dix-sept fois sept fois ». Cela résume notre obligation entière envers Dieu et autrui, en une dette d’amour (Mt 22, 37-40). Mais peut-on aimer sans se pardonner ? L’offense n’est-elle pas une blessure, une sorte de négation de l’amour du prochain ? La vie familiale, professionnelle, sociale et politique est souvent empoisonnée par des blessures plus ou moins graves qui déstabilisent ou entraînent des souffrances. Ce sont des trahisons, des querelles d’héritage, des jalousies, des susceptibilités écorchées, des calomnies, des méchancetés, etc., mais aussi des « peccadilles » répétées au fil des jours. Pardonner n’est pas chose aisée, car la nature spontanée de l’homme ne connaît pas le pardon. Seule une juste compréhension des motivations de la demande du pardon peut arracher l’offensé à son refus et à ses blocages et susciter en lui la force de l’accorder. L’homme est pourtant d’essence divine et porte de ce fait en lui le gène du pardon de son Créateur. « Nous devons pardonner comme le Créateur nous a pardonné en Christ » (Ephésiens 4, 32). Nous pouvons pardonner par reconnaissance pour le pardon du Christ, par nécessité aussi, et la parabole du serviteur impitoyable (Mt 8) l’illustre bien. Ceux qui nous blessent le plus intimement sont nos proches, ceux que nous aimons le plus. Plus il y a d’attachement, plus la vulnérabilité est grande, et plus les petits riens font mal. Les blessures sont plus marquantes dans les relations affectives et quand les personnes vivent ensemble. Nous voilà donc prévenus. Là où il y a de l’amour, il y a souvent blessure. Là où il y a blessure, il faut du pardon. Aimer, c’est alors avoir sans cesse quelque chose à pardonner et à se faire pardonner. Nous devons nous aimer pour créer les conditions du

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